Analyse du 1er tour des élections législatives et projections pour le 2nd tour
Le 1er tour a été marqué par une forte participation de près de 67%.
Au niveau national, le RN et ses alliés arrivent en tête avec 33,20% des voix, le Nouveau Front Populaire (LFI-PS-EELV-PCF) se classe en 2e position, recueillant 28,27% des suffrages. Les candidats de la coalition présidentielle (Renaissance, Modem, Horizons) pointent à la 3e place avec 21,73% des voix, Les Républicains terminant au pied du podium avec un score de 7,25%.
I. Nouveaux députés élus dès le premier tour
76 candidats ont été élus députés dès le 1er tour des élections législatives anticipées : 39 RN, 31 NFP, 2 Divers Centre, 2 Ensemble, 1 LR et 1 dissident PS. Plus de la moitié des candidats élus dès le 1er tour est ainsi issue du RN.
Rassemblement national :
N Dragon, RN, 1re Aisne :
E Casterman, RN, 3e Aisne :
J Beaurain, RN, 4e Aisne :
J Dessigny, RN, 5e Aisne :
A Masson, RN, 4e Alpes-Maritimes :
C D’Intorni, LR-RN, 5e Alpes-Maritimes :
B Masson, RN, 6e Alpes-Maritimes :
J Guitton, RN, 1re Aube :
F Allisio, RN, 12e Bouches-du-Rhône :
N Meizonnet, RN, 2e Gard :
E Diaz, RN, 11e Gironde :
A Lopez-Liguori, RN, 7e Hérault :
L Robert-Dehault, RN, 2e Haute-Marne :
F Goulet, RN, 2e Meuse :
K Pfeffer, RN, 6e Moselle :
A Loubet, RN, 7e Moselle :
S Delannoy, RN, 3e Nord :
M Taverne, RN, 12e Nord :
M Marchio, RN, 16e Nord :
A Dufosset, RN, 18e Nord :
S Chenu, RN, 19e Nord :
G Florquin, RN, 20e Nord :
P Ballard, RN, 2e Oise :
E Blairy, RN, 1re Pas-de-Calais :
B Clavet, RN, 3e Pas-de-Calais :
C Engrand, RN, 6e Pas-de-Calais :
T Frappé, RN, 10e Pas-de-Calais :
M Le Pen, RN, 11e Pas-de-Calais :
B Bilde, RN, 12e Pas-de-Calais :
A Sabatini, RN, 2e Pyrénées-Orientales :
E Salmon, RN, 2e Haute-Saône :
Y Menache, RN, 5e Somme :
L Lavalette, RN, 2e Var :
P Lottiaux, RN, 4e Var :
J Lechanteux, RN, 5e Var :
F Giletti, RN, 6e Var :
P Schreck, RN, 8e Var :
H de Lépinau, RN, 3e Vaucluse :
J Odoul, RN, 3e Yonne :
LR :
P Juvin, LR, 3e Hauts-de-Seine :
Majorité présidentielle :
P Cazeneuve, Ren-Ensemble, 7e Hauts-de-Seine :
M Seo, Ren-Ensemble, 1re Wallis et Futuna :
Divers Centre :
E Youssouffa, Divers Centre, 1re Mayotte :
M Frebault, Divers Centre, 1re Polynésie française :
Nouveau Front Populaire :
M Bompard, LFI-NFP, 4e Bouches-du-Rhône :
S Delogu, LFI-NFP, 7e Bouches-du-Rhône :
F Piquemal, LFI-NFP, 4e Haute-Garonne :
N Oziol, LFI-NFP, 2e Hérault :
M Bouloux, PS-NFP, 8e Ille-et-Vilaine :
A Kerbrat, LFI-NFP, 2e Loire-Atlantique :
M Garin, EELV-NFP, 3e Rhône :
P Amirshahi, EELV-NFP, 5e Paris :
S Chikirou, LFI-NFP, 6e Paris :
E Grégoire, PS-NFP, 7e Paris :
E Sas, EELV-NFP, 8e Paris :
S Rousseau, EELV-NFP, 9e Paris :
R Arenas, LFI-NFP, 10e Paris :
S Legrain, LFI-NFP, 16e Paris :
D Obono, LFI-NFP, 17e Paris :
A Caron, LFI-NFP, 18e Paris :
O Faure, PS-NFP, 11e Seine-et-Marne :
E Faucillon, PCF-NFP, 1re Hauts-de-Seine :
A Saintoul, LFI-NFP, 11e Hauts-de-Seine :
E Coquerel, LFI-NFP, 1re Seine-Saint-Denis :
S Peu, PCF-NFP, 2e Seine-Saint-Denis :
B Lachaud, LFI-NFP, 6e Seine-Saint-Denis :
A Trouvé, LFI-NFP, 9e Seine-Saint-Denis :
N Abomangoli, LFI-NFP, 10e Seine-Saint-Denis :
C Autain, LFI-NFP, 11e Seine-Saint-Denis :
C Guetté, LFI-NFP, 2e Val-de-Marne :
I Santiago, PS-NFP, 9e Val-de-Marne :
M Panot, LFI-NFP, 10e Val-de-Marne :
S Taillé-Polian, Gén-NFP, 11e Val-de-Marne :
P Vannier, LFI-NFP, 5e Val-d’Oise :
C Bilongo, LFI-NFP, 8e Val-d’Oise :
Nouveau Front Populaire :
M Froger, PS dissident, 1re Ariège :
II. Désistements et triangulaires pour le second tour
Le RN a effectué une énorme progression par rapport aux dernières législatives en 2022 – à l’issue desquelles il avait obtenu 89 sièges – et apparaît comme le grand vainqueur de ce 1er tour. Il consolide ses bastions dans le Nord-Est et le Sud-Est de la France. L’union faite à gauche a permis aux candidats du NFP de résister face au parti de Jordan Bardella. La Macronie s’est, quant à elle, totalement effondrée.
Pour rappel, avant la dissolution, la majorité présidentielle disposait d’une majorité relative et comptait 250 députés.
Mardi 2 juillet à 18h, date limite pour le dépôt des candidatures en préfecture, on dénombrait 224 désistements, dont 134 de la part de la gauche et 82 de la majorité présidentielle.
Les candidats arrivés en 3e position ont préféré se retirer de la course afin de « faire barrage au RN ». Par ailleurs 3 candidats LR, 4 RN et 1 Divers se sont désistés.
Le nombre de triangulaires et de quadrangulaires a donc sensiblement baissé. Il reste 89 triangulaires (contre 8 en 2022) et 2 quadrangulaires.
Nous devrions ainsi avoir pas moins de 409 duels à travers le pays.
A l’issue des résultats du 1er tour, 501 circonscriptions sont encore en jeu, avec 306 triangulaires possibles, 190 duels et 5 quadrangulaires.
Côté RN, outre les candidats élus dès le 1er tour, 258 candidats sont arrivés en tête au 1er tour, 186 sont qualifiés et 82 ont été éliminés.
Pour le NFP, 123 candidats sont arrivés en tête au 1er tour, 286 sont qualifiés et 103 ont été éliminés.
Concernant la majorité présidentielle : 63 candidats sont arrivés en tête au 1er tour, 242 sont qualifiés et 152 ont été éliminés.
Le NFP a submergé Paris où la moitié des circonscriptions (9/18) ont été remportées dès le 1er tour par des candidats de l’alliance de gauche. Même constat pour la Seine-Saint-Denis (6/12).
III. Projections de l’Assemblée nationale à l’issue du second tour
Tandis que Jean-Luc Mélenchon a clairement appelé à voter contre le RN en retirant systématiquement les candidats NFP qui figuraient en 3ème position, la posture de la majorité présidentielle paraît moins lisible : Edouard Philippe, voyant son horizon s’assombrir pour 2027 appelle au « ni-RN ni-LFI », idem pour l’ex-présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, et Les Républicains ; quant à Gabriel Attal, il appelle à lutter contre les extrêmes en faveur d’une « majorité plurielle ».
Plutôt qu’une stratégie monolithique, nous nous dirigeons vers des accords au cas-par-cas.
Est-ce que le « front républicain », qui a entraîné plus de 200 désistements aujourd’hui, divisant par trois le nombre de triangulaires initiales, pourrait empêcher le RN d’obtenir demain la majorité absolue ?
Ce front républicain pourrait aussi constituer une aubaine pour le parti de Marine Le Pen, en démontrant publiquement « combien le système tout entier essaye de faire barrage ».
Par ailleurs, les électeurs suivent-ils les consignes de vote ?
La participation sera-t-elle au rendez-vous dimanche prochain ?
Mécaniquement, les triangulaires et les quadrangulaires sont plutôt avantageuses pour le RN.
A l’issue d’un second tour incertain et explosif, le scénario le plus probable, en-dehors d’une majorité relative pour le RN, demeure celui de la tripolarisation de l’Assemblée nationale, avec le RN comme premier parti politique, suivi du NFP et du camp présidentiel.
Ce scénario s’apparente à celui du chaos parlementaire, dans la mesure où toute décision législative serait bloquée et nécessiterait vraisemblablement l’utilisation des pouvoirs de crise du Président de la République conférés par l’article 16 de la Constitution.